Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin



Ce roman de 555 pages raconte l’histoire de Violette, une femme gardienne de cimetière. Précédemment elle était garde-barrière, avec sa fille et son mari. Un jour, ce dernier part faire un tour et ne revient pas.

Valérie Perrin alterne les chapitres présents « à la maison du cimetière » et les chapitres passés « la rencontre avec son mari », « ses jeunes années », « sa vie dans la maison près des rails », …


Jusqu’à la page 200 environ, je qualifiais Changer l’eau des fleurs de livre « calme » : Violette accueillait les visiteurs du cimetière, les écoutait, les réconfortait et mettait en fuite les adolescents qui rôdaient près des tombes la nuit pour se faire peur.

J’ai lu les 200 premières pages en un mois environ, confortablement, sans stress et ça m’a rappelé Un clafoutis aux tomates cerises que j’ai commenté l’automne passé.

Mais … 

Au détour d’un paragraphe, tout change.

Les personnages restent les mêmes, les chapitres nous font toujours voyager dans le temps, mais un élément nouveau vient tout bouleverser.
Ce roman n’est plus du tout apaisant.
On est plus proche du thriller que d’un récit de vie.
On brûle de tourner les pages pour connaître le dénouement. J’ai lu les 355 dernières pages en moins de trois jours.

Je ne résiste pas à l’envie de vous proposer deux extraits pour vous montrer un peu cette métamorphose :

(Avant la page 200) :
« Devant ma petite maison de gardien, je vends quelques pots de fleurs. Et quand elles ne sont plus vendables, je les offre aux sépultures abandonnées. »

(Après la page 200)
« Je lui avais fait du thé dans lequel j’avais versé de grosses larmes d’eau-de-vie – drôle de paradoxe quand j’aurais voulu y mettre de la mort-aux-rats. »

Dans sa seconde partie, ce livre se transforme en roman choral : on quitte régulièrement la tête de Violette pour entrer dans celle d’autres protagonistes. Ce changement de point de vue apporte du relief, du rythme et des éléments sur ce qui s’est réellement déroulé cette nuit du 13 au 14 juillet…

Alors finalement, dans quel genre je classerais Changer l’eau des fleurs ?
La romance, sans trop d’hésitation. Pas un récit plein de roucoulades, de petits cœurs partout, non ! Mais si on enlevait les histoires d’amour, il perdrait toute sa profondeur, selon moi. Donc je l’étiquetterais « Romance grise ».  

Reste une dernière question : aurais-je lu Changer l’eau des fleurs si j’avais connu l’événement central ?
Probablement pas, mais cela aurait été une erreur, car malgré l’horreur de la situation, ce livre est magnifique et empli de résilience.

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