Texte pour mon agente littéraire : Nelly Topscher

Voilà un texte que j'avais écrit il y a pile un an, pour mon agente littéraire en France, Nelly Topscher 

https://www.nt-conseilleragentlitteraire.fr/

Quand j’écris, j’ai ma petite musique dans la tête. Je vois la scène. J’entends la voix des personnages, je ressens tout et je sais où je veux aller.

Mais voilà, les lecteurs ne vivent pas dans ma tête. Ils n’ont que mes mots.

Parfois, je crains d’être trop brève pour être comprise ou, au contraire, de noyer mon lectorat sous une pluie de détails qui dissimulent les éléments importants du chapitre. J’ai aussi peur de ne pas savoir transmettre le bon rythme et ma mélodie intérieures et que mon histoire devienne terne et monotone.

Plongée dans mon écriture, je n’ai aucun recul. Je travaille dur pour transmettre les idées géniales qui habitent mes pensées depuis plusieurs mois. Je passe du temps à peaufiner, relire, chasser les fautes, les répétitions et les incohérences. Mes mots doivent mettre en valeur mon récit.

Quand j’ai réfléchi à chaque mot, ciselé chaque phrase, je propose à mon mari, à mes amies proches de lire, avec quelques questions en prime : l’idée est-elle bonne ? Mon texte est-il merdique ? Alors mon mari marmonne qu’il lira plus tard. Et les copines, c’est là pour soutenir.

👩

J’ai donc soumis mon livre à une professionnelle. L’agente littéraire n’est pas une amie, une proche, quelqu’un qui a quelque chose à perdre. Elle gagne sa vie en proposant des modifications, des améliorations aux textes. Ce ne sont que des suggestions, mais de voir mon texte par le prisme de son regard me donne un nouveau point de vue sur mon œuvre. Avec son regard extérieur, je sais si mon petit syndrome d’imposteur - qui cultive mes doutes avec beaucoup d’engrais - mérite une augmentation ou un pied au cul.

J’apprécie qu’elle s’attaque à la forme et au fond. Si je lui sers une bouillie de châteaubriant, elle corrigera la cuisson et la présentation de mon texte. Si j’élève les nouilles nature au rang de plat gastronomique, elle me proposera quelques ingrédients pour mettre plus du goût et d’originalité à mon mets.

Quand je m’écrie « Oh mon Dieu, quelle sale mine tu as, mon petit texte ! », elle m’apporte un smoothie vitaminé, lui ajoute un coup de blush et d’un seul coup, le manuscrit palot retrouve sa pêche et me rend le sourire.

Je pense que tout le monde y gagne : elle me fait progresser et les lecteurs en auront pour leur argent, me feront de la pub et mon hobby apportera plus de bonheur à mon public.