Alphonse Daudet
Pour donner suite à ma bonne résolution du 2 décembre, j'entretiens l'habitude de vous parler d'un auteur que j'affectionne particulièrement le 2 de chaque mois. Aujourd'hui, je partage avec vous mon attachement à l’œuvre d'un écrivain "classique".
J'ai rencontré Alphonse Daudet toute petite. C'est ma maman qui me l'a présenté, en me lisant Les Lettres de mon moulin.
Ah, la légendaire chèvre de Monsieur Seguin...
Ou alors ce brave Maître Cornille...
Mon texte préféré était, sans conteste, le curé de Cucugnan. Déjà parce que, à cet âge, j'étais fascinée par la sonorité du nom de ce village, mais surtout parce que j'adorais l'opiniâtreté de ce curé qui, pour confesser toute la population, commence son prêche comme un "I have a dream" :
"Mes frères, dit-il, vous me croirez si vous voulez : l'autre nuit, je me suis trouvé, moi misérable pécheur, à la porte du paradis.
Je frappai : saint Pierre m'ouvrit !
- Tiens ! C'est vous, mon brave monsieur Martin, me fit-il ; quel bon vent... ? et qu'y a-t-il pour votre service ?
- Beau saint Pierre, vous qui tenez le grand livre et la clef, pourriez-vous me dire, si je ne suis pas trop curieux, combien vous avez de Cucugnanais en paradis ?
- Je n'ai rien à vous refuser, monsieur Martin ; asseyez-vous, nous allons voir la chose ensemble.
Et saint Pierre prit son gros livre, l'ouvrit, mit ses besicles :
- Voyons un peu : Cucugnan, disons-nous. Cu... Cu... Cucugnan. Nous y sommes. Cucugnan... Mon brave Monsieur Martin, la page est toute blanche. Pas une âme... Pas plus de Cucugnanais que d'arêtes dans une dinde."
Même si vous ne connaissez pas la suite de l'histoire, j'espère que vous entendez les cigales et l'accent qui chantent...
Plus tard, mes manuels scolaires regorgeaient d'extraits de Tartarin de Tarascon.
Plus tard encore, quand il fallut choisir une œuvre littéraire à analyser pour la présenter au reste de la classe, je me dirigeai tout naturellement vers Le Petit Chose, une autobiographie romancée de l'auteur où il évoque la brutalité de la vie pour les rêveurs et les poètes.
De nombreuses années ont passé depuis cet exposé. Je ne me souviens plus des mots que j'ai utilisé, je ne me rappelle pas plus de la conclusion, mais il me reste dans les mains un livre écorné, bariolé, débordant de mots, d'émotions et de traces du passé.
Je vous reparlerai d'Alphonse Daudet prochainement, car je viens d'acquérir un livre qui aborde son œuvre sous un angle qui me touche plus personnellement, pour des raisons géographiques et professionnelles.
J'ai rencontré Alphonse Daudet toute petite. C'est ma maman qui me l'a présenté, en me lisant Les Lettres de mon moulin.
Ah, la légendaire chèvre de Monsieur Seguin...
Ou alors ce brave Maître Cornille...
Mon texte préféré était, sans conteste, le curé de Cucugnan. Déjà parce que, à cet âge, j'étais fascinée par la sonorité du nom de ce village, mais surtout parce que j'adorais l'opiniâtreté de ce curé qui, pour confesser toute la population, commence son prêche comme un "I have a dream" :
"Mes frères, dit-il, vous me croirez si vous voulez : l'autre nuit, je me suis trouvé, moi misérable pécheur, à la porte du paradis.
Je frappai : saint Pierre m'ouvrit !
- Tiens ! C'est vous, mon brave monsieur Martin, me fit-il ; quel bon vent... ? et qu'y a-t-il pour votre service ?
- Beau saint Pierre, vous qui tenez le grand livre et la clef, pourriez-vous me dire, si je ne suis pas trop curieux, combien vous avez de Cucugnanais en paradis ?
- Je n'ai rien à vous refuser, monsieur Martin ; asseyez-vous, nous allons voir la chose ensemble.
Et saint Pierre prit son gros livre, l'ouvrit, mit ses besicles :
- Voyons un peu : Cucugnan, disons-nous. Cu... Cu... Cucugnan. Nous y sommes. Cucugnan... Mon brave Monsieur Martin, la page est toute blanche. Pas une âme... Pas plus de Cucugnanais que d'arêtes dans une dinde."
Même si vous ne connaissez pas la suite de l'histoire, j'espère que vous entendez les cigales et l'accent qui chantent...
Plus tard, mes manuels scolaires regorgeaient d'extraits de Tartarin de Tarascon.
Plus tard encore, quand il fallut choisir une œuvre littéraire à analyser pour la présenter au reste de la classe, je me dirigeai tout naturellement vers Le Petit Chose, une autobiographie romancée de l'auteur où il évoque la brutalité de la vie pour les rêveurs et les poètes.
De nombreuses années ont passé depuis cet exposé. Je ne me souviens plus des mots que j'ai utilisé, je ne me rappelle pas plus de la conclusion, mais il me reste dans les mains un livre écorné, bariolé, débordant de mots, d'émotions et de traces du passé.
Je vous reparlerai d'Alphonse Daudet prochainement, car je viens d'acquérir un livre qui aborde son œuvre sous un angle qui me touche plus personnellement, pour des raisons géographiques et professionnelles.
Affaire à suivre...
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