Le beau monde de Laure Mi Hyun Croset
Le beau monde est le premier roman (au sens strict du terme) de Laure Mi Hyun Croset. Cet ouvrage la fait pénétrer dans la cour des grandes maisons d’édition : Albin Michel. L’écrivaine nous raconte le parcours initiatique d’une enfant trouvée, Louise, qui par ses études, sa ténacité, ses rencontres grimpe à l’échelle sociale.
L’histoire de cette Bel-Ami moderne nous est contée par les invités de son mariage. L’évocation de leurs souvenirs n’est ni tendre, ni humoristique. En effet, la mariée a planté son excellent parti et leurs invités de marque à l’église. Ne pouvant pas tout annuler au dernier moment, les familles décident de maintenir les festivités qui se transforment rapidement en procès contre la grande absente de cette journée. Ses mentors s’en donnent à cœur joie pour la lyncher.
Il faut savoir que j’ai lu tous les écrits publiés de Laure Mi Hyun Croset.
- En amuse-bouche, elle m’a régalée avec Polaroïds. Ce puzzle d’anecdotes de son passé qui avait ravi mon cerveau par son style pétillant et son vocabulaire aiguisé.
- En entrée, j’ai savouré Les velléitaires, un recueil de nouvelles agaçantes à souhait. L’inaction de ses protagonistes est détestable. J’ai converti l’envie de leur distribuer des claques en un salutaire coup de pied aux fesses pour me décider à finaliser mon premier roman et ensuite tenter l’envoi à des maisons d’édition.
- J’ai immédiatement plongé dans le potage de Lionel dans On ne dit pas « je » ! Ce jeune toxicomane - un ami de l’écrivaine - s’en est sorti grâce à la musique.
- J’avais tout juste terminé ma lecture, lorsque Laure a publié son court roman S’escrimer à l’aimer. Pour le trou normand, elle nous propose la passion du corps dans une dimension épistolaire.
- Le plat de résistance s’étant fait désirer, je me suis jetée sur Le beau monde à sa sortie. Annoncé comme un roman choral, j’étais curieuse de voir l’écrivaine genevoise gérer l’exercice de style, les multiples personnages, les différents points de vue, etc.
La recette est parfaite ! Une louche d’hypocrisie, un litre de m’as-tu-vu pour un bouquet d’indigestes bourgeois. On en a pour son argent. C’est incontestablement du Laure Mi Hyun Croset. Des mots sophistiqués, du charnel (dont une pipe mémorable qui m’a fait exploser de rire) et des anecdotes qui me paraissent trop vraies pour ne pas avoir été vécues, des clins d’œil à son propre parcours.
Bref, si un jour Laure m’invitait à son mariage, je ne l’attendrais pas à l’église, mais plutôt à la gare ou à l’aéroport.
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