L'évangile selon Pilate de Eric-Emmanuel Schmitt


L’évangile selon Pilate est le premier d’E.-E. Schmitt dont j’ai entendu parler. Je revois la scène. C’était en 2000. Une Pierrette ou une Michelle, sur le parvis d’un lieu de culte, explique à un homme d’église ce qu’elle découvre dans les pages de ce livre. De peur que sa brebis ne s’égare en regardant plus loin que son coin de pré, le berger la ramène d’une parole à l’enclos des évangiles contenus dans La bible.
E.-E. Schmitt n’a pas la prétention d’avoir écrit un cinquième évangile. Il n’empêche que les propos du pasteur avaient saupoudré ce livre de l’attirante épice de l’interdit.

Ceux qui me connaissent un peu savent que ce n’est pas ce genre de parole qui m’empêcherait de n’en faire qu’à ma tête, mais … ce jour-là, j’ai rangé l’information dans les tréfonds de mon esprit et je n’ai rien entrepris. Jusqu’à la fin du confinement, la fin du mois de mai 2020.

Je ne sais pas vous, mais moi, j’adore fureter dans la bibliothèque des gens qui m’y autorisent (même si je ne crois pas à « dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es ». J’ai des amis très chers qui ne partagent pas mes goûts littéraires et réciproquement).  




C’est donc sans préméditation aucune que je suis tombée, dans la bibliothèque d’une amie, sur L’évangile selon Pilate. Je l’ai touché et toute la scène racontée ci-dessus m’est revenue. 
Sans hésiter, j’ai demandé à mon hôtesse :

- Je peux te l’emprunter ?

Bref, quelque vingt années après la préconisation de l’homme de dieu de s’abstenir de cette lecture, je l’ai commencé. Et je l’ai fini.

Ce que j’en pense ?

J’ai vu quelques parallèles avec La part de l’autre (paru un an plus tard).

J’ai aimé le point de vue de Jésus (je vous passe le prénom d’origine, utilisé par l’auteur), sur sa philosophie, sa conviction d’être un homme et ses doutes d’être le messie, le fils de dieu. J’admire la capacité de Eric-Emmanuel Schmitt à imaginer, à se mettre en situation dans la peau de son personnage pour donner du réalisme, de la profondeur et de la vie à ses romans.

J’ai aussi apprécié l’enquête de Pilate, qui apporte des arguments à une autre version de l’histoire, puis la démonte (afin de laisser le libre-arbitre aux lecteurs ?)

Je n’ai pas aimé que la première partie du récit soit entrecoupée de référence à un événement difficile et proche (à la manière de Joël Dicker…. Sauf qu’avec J.-C. en personnage central, on connaît l’histoire).

Et je n’ai pas accroché aux descriptions de la vie en Palestine que Pilate envoie à son frère.



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