Lettre du 18 novembre 1861
Marie-Antoinette,
Dans votre
dernière missive, vous avez eu l’outrecuidance de supputer que Monsieur Grandet
serait mon géniteur. Prenez garde à vos propos, car à aucun instant je ne vous
autorise à mettre en doute l’honneur de ma mère.
Monsieur
Félix Grandet était à Ancône de 1832 à 1839 en riposte à l’occupation de Bologne.
Là-bas, il a dû faire preuve de courage pour imposer l’ordre dans un pays en guerre
pour son indépendance. Cela devrait suffire à écarter tout soupçon d’un lien
filial entre lui et moi !
A force de
percevoir les hommes comme des lapins qui chassent les demoiselles, vous en
oubliez les bases de la courtoisie : vous avez omis de m’adresser vos vœux.
Votre calendrier aurait dû attirer votre attention sur le fait qu’hier, nous fêtions
la Sainte Elisabeth !
L’amitié
qui nous lie m’empêchera de vous en tenir rigueur et je vous porterai dans mes prières
afin que notre Seigneur en fasse autant.
Elisabeth.
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