Jean d'Ormesson


Si vous souhaitez le revoir, le réentendre...
Jean d'Ormesson accueille Léa Salamé dans l'émission Stupéfiant !


Cet homme me fascine (je devrais le mettre au passé, mais je rappelle qu'il est Immortel).
Et je ne suis pas la seule, je pense.
Qui n'a pas gravé dans le cœur ou dans la mémoire son regard bleu, son sourire, sa voix, sa bonne humeur, ses bons mots ?

Vous voulez savoir ce qu'il m'inspire ? (Permettez-moi d'emprunter ses mots.)

"Je me disais que décidément ces gens-là me dépassaient de cent coudées et vivaient dans un univers qui ne serait jamais le mien." (extrait de Garçon de quoi écrire - Jean d'Ormesson dans un entretien avec François Sureau.)

Ce bouquin est un voyage dans le temps : il nous permet d'avoir le point de vue d'un homme érudit sur le monde de la fin des années '80. Il y aborde ces thèmes préférés: son pays, la famille, l'histoire.
Une Histoire truffée de véritables rencontres avec des hommes et des femmes qui l'ont écrite.

Il parle aussi du futur (de l'époque) :

"Mitterrant n'a pas été l'adversaire de de Gaule, parce que de Gaulle n'avait tout simplement pas d'adversaire à sa taille. Mitterrant lui a mordillé les chevilles, rien de plus. L'histoire de l'après-guerre, pour nous Français est dominée par de Gaulle et par lui seul, et Mitterrand est plus loin de lui qu'il n'est proche de tous les autres. Nous n'en parlons d'ailleurs que parce qu'il est président et que les Français, qui sont restés un peu monarchistes, ne détestent pas de voir la République s'incarner dans un seul homme ; mais franchement, et sans doute en reparlerons-nous, je crois que François Mitterand, sauf s'il réussit à faire l'Europe, mais y réussira-t-il ? sera plus vite oublié qu'il ne le pense."

J'allais dire que les œuvres de Jean d'Ormesson ne sont pas des page-turner, mais je ne veux pas utiliser d'anglicisme dans ces lignes, alors j'ai cherché une expression française. Un livre passionnant ou captivant. Les textes de ce Monsieur SONT captivants et passionnants.

Quand on va dans un bistrot, on avale son repas en dix minutes chrono, comme on dévore un roman page-turner. On a du plaisir. On est repu. On laisse même un pourboire au serveur (ou un commentaire à l'auteur) parce que c'était sympa.


Jean d'Ormesson, c'est le gastronomique de la littérature. Chaque mets est un voyage, chaque bouchée se déguste et nous laisse des souvenirs plein les papilles, des étoiles plein les yeux et des heures à soûler notre entourage de notre dissertation sur les saveurs, les présentations originales, les émotions suscitées.
Comme dans le restaurant, le chef passe vous saluer. Vos yeux lisent, mais vos oreilles entendent la mélodie de sa voix, de ses mots. Au détour des pages, vous croisez son regard brillant de malice, son sourire...



Bref, moi je n'avale pas un Jean d'Ormesson en quelques heures. Cela me prend du temps. Des semaines. Des mois. J'en ai toujours un en cours, dans lequel je me plonge quand j'ai besoin d'une dose d'optimisme, de sérénité et de douceur.


Il y a des années, j'avais regardé une émission télévisée sur lui, où il révélait qu'il écrivait tout à la main et que c'est la maison d'édition qui saisissait son manuscrit. Les pages rédigées étaient rarement raturées*. La preuve pour moi qu'il a la tête bien faite, bien organisée. Mais je m'en doutais déjà, car quand il parle c'est agréable, c'est un véritable délice pour les oreilles.

Oui, j'avoue, je l'aime. (Mon mari est au courant).

Voilà pourquoi je le mets dans la galerie de mes auteurs préférés. Tout en haut !


* Moi je suis totalement incapable de finaliser un texte sur le papier uniquement. Il y a toujours des idées qui s'insinuent entre deux phrases, des répétitions, des tournures à reformuler...

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