Alzheimer





Il est difficile de trouver les mots pour certains sujets, en particulier pour celui-ci, qui me tient à cœur.
Quand Alzheimer a attaqué ma mère, il l’a dépossédée de sa mémoire et de son autonomie. Il l’a dépouillée de ce qui la caractérisait et il a arraché, un à un, tous les liens que nous avions tissés avec elle.

Plusieurs années ont passé avant que je ne puisse lire le témoignage d’autres victimes de ce cambrioleur.

« Un amour sans mémoire » de Stéphanie Petit est le récit autobiographique d’une femme médecin qui accompagne sa mère dénaturée par Alzheimer. Prenant des notes dans un cahier pour suivre la progression de la maladie, elle couvre en quelques dates une dizaine d’années, riche en émotion. Ce livre témoigne de son parcours depuis le diagnostic jusqu’après la déchirure de devoir se résoudre au placement en institution de la personne aimée.

« Tu étais toujours ma maman, pourtant je venais de te perdre un peu. Tu étais devenue une autre, fragile et vulnérable. Nous n’étions plus complètement à égalité. Je me sentais responsable. Tu restais ma maman, tout en devenant une autre, tantôt une patiente à soulager, et tantôt, presque un troisième enfant. »

Trouver un auteur pour ouvrir l’emballage étanche dans lequel j’avais rangé mes souvenirs pesants, les aérer afin qu’ils exhalent les sentiments qu’ils recèlent sans éveiller de douleur, n’a pas été évident.  

J’ai lu ces 68 pages débordantes de tendresse avec, dans la tête, la chanson de Jacques Brel « Quand on a que l’amour. »





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